Voici Perrine Faillet, alias Peau, que les francophiles de première ligne pourraient adopter tout de go.

Exploratoire comme Émile Simon ou Claire Diterzi, pour ne citer que des comparaisons spontanées, cette Peau dévoile une floraison foisonnante. Petite voix encline au susurrement comme on le préconise souvent chez les cousines. Petite voix, cela étant dit, qui s'ouvre parfois et qui pourrait le faire davantage.

Olivier Depardon et Daniel Bartoletti réalisent cette Première mue et préconisent l'hybridation d'esthétiques rock et électro. Pour être plus précis, on retient des fragments d'électro-pop, techno, avant-rock, néo-prog, psych folk - après tout, cette Peau fait dans la pop... Nouvelle Europe oblige (...), l'expression est bilingue -, français en proie aux abstractions d'une écriture encore juvénile, tentatives de rimes anglaises. Quelques acquis poétiques, cependant. Ces 11 chansons se perdent parfois dans les recoins que réserve une forêt aux sentiers encore mal balisés. Ce côté échevelé n'en demeure pas moins séduisant, il est partie intégrante de la facture. En fait, on trouve assez d'indices de raffinement, de souplesse et de sensualité pour faire observer que Peau investit un territoire encore peu défriché, mais dont peut aisément imaginer le potentiel de développement.

Indie franco

Peau

Première mue

*** 1/2

Iris/Harmonia Mundi