Il y a quatre ans, Justin Vernon a passé quelques mois dans la cabane du paternel, perdue dans les bois du MidWest.

Il a enregistré For Emma, Forever Ago qui s'est avéré un album majeur de l'année 2008 après avoir été récupéré par l'étiquette Jagjaguwar. La singularité du traitement cyber-folk, ces airs poignants de coeur brisé, cette voix de contre-alto des plus habitées, voilà autant de facteurs qui ont contribué à l'onde de choc.

En 2009, le mini-album Blood Bank a creusé le même sillon. La lune de miel est-elle terminée avec Bon Iver? Non. Cet album (sans titre) en remet une couche. Il résulte d'un processus de réalisation plus poussé, plus complet. Et comportant le même lyrisme, la même passion, le même esprit. Créées dans un studio que Vernon a aménagé avec son frère dans leur Wisconsin natal, ces 10 nouvelles chansons témoignent d'une maîtrise encore plus grande. On y observe une instrumentation axée davantage sur les claviers et les ponctuations de la guitare électrique, plus musique de chambre, plus soul gospelisante, plus country que psych-folk numérisée.

Cette sophistication se traduit également par la participation d'instrumentistes renommés: le saxophoniste Colin Stetson, très connu du public indie de Montréal (Bell Orchestre, Arcade Fire, The Luyas, etc.), ou encore Greg Leisz, as de la pedal steel guitar (Joni Mitchell, etc.). Chant choral et cordes classiques étoffent aussi la facture d'un Bon Iver encore soumis à de puissantes vibrations. Road trip de l'intérieur où la voix de tête côtoie la voix de corps. Calgary, Perth, Lisbon...

INDIE

Bon Iver

Bon Iver

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Jagjaguwar