D'origine congolaise, Ngâbo n'est plus exactement congolais. Résidant de Montréal depuis 2004, installé au Canada depuis une décennie, il n'aurait pu créer cet album à Kinshasa ou Brazzaville. Ngâbo, en fait, n'a pas grand-chose à voir avec le soukouss ou la rumba congolaise.

Son Afrique est une évocation, bouquet de références au parfum de sa création d'aujourd'hui. Ngâbo ne carbure pas à la nostalgie du pays perdu, il évite ce piège en plongeant tête première dans le présent montréalais.

Ainsi, ses références africaines sont parmi les matériaux d'une pop transculturelle, matériaux nettement plus proches du synth rock que des rythmiques et déclinaisons pop d'Afrique centrale. Qui s'en plaindra?

Normal qu'il s'exprime en français, en anglais ou en swahili, une langue fédératrice parce qu'elle est répandue dans plusieurs régions d'Afrique. Ainsi, Ngâbo n'a pas peur de suggérer la relecture de Comme un boomerang de Gainsbourg.

Ainsi, il a créé cet album de concert avec notre Jérôme Minière qui en a assuré la réalisation et cosigné les arrangements. Le personnel est à la hauteur: Alain Bergé, qui a été le batteur de Youssou N'Dour, José Major aussi à la batterie, Joe Grass à la mandoline, André Ouellette aux guitares, Jérôme Minière aux guitares et machines, et même une petite contribution d'Ariane Moffatt. Du beau travail.

POP 

TRANSCULTURELLE

Ngâbo

Ngâbo

*** 1/2

La Tribu