David Binney se détache du peloton jazzistique, je le constate une fois de plus à l'écoute de cet opus. Depuis la sortie d'Oceanos en 2007, ce Graylen Epicenter est sa plus grande réalisation en ce qui me concerne.

Tension parfaite entre le lyrisme mélodique des thèmes. Complexité des introductions, ponts ou conclusions. Procédés compositionnels en phase idéale avec les tendances les plus neuves de la grande musique, équilibre des composants, émotions puissantes et variées. Équilibre atteint entre l'atonalité et la tonalité, entre la pulsation et l'arythmie.

Puissantes individualités, voyez le personnel: David Binney, saxophones alto et soprano, Gretchen Parlato et Nina Geiger, voix, Ambrose Akinmusire, trompette, Chris Potter, saxophone ténor, Craig Taborn, piano, Wayne Krantz, guitare, Eivind Opsvik, contrebasse, Brian Blade et Dan Weiss, batterie, Kenny Wollesen et Rogerio Boccato, percussions.

Comme c'est le cas de la plupart des plus grands compositeurs du jazz actuel et autres formes de musiques dites savantes, la musique de David Binney exige une écoute attentive puisque les référents n'y sont pas tous connus.

Forcément, ça met plus de temps à passer à l'histoire. Tôt ou tard, ça finit par se produire.

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JAZZ. David Binney. Graylen Epicenter. Mythology Records.