Surtout, ne pas se fier à la pochette, particulièrement poche: le troisième disque de l'auteure-compositrice française Daphné est un petit bijou de finesse et de bon goût, sous ses apparences visuelles racoleuses (Daphné habillée à la manière de Marlène Dietrich dans L'Ange bleu, plaquée sur une photo floue de Venise, eh, misère...).

Avec une plume, un sens de la mélodie et un timbre de voix qui évoquent un peu la Carla Bruni de l'époque Quelqu'un m'a dit, la chanteuse crée un univers souvent sensuel, troublant, inspiré de Venise, mais surtout de l'amour dans tous ses états. Toutes les chansons, réalisées par Larry Klein (Joni Mitchell, Melody Gardot, Herbie Hancock...) ne sont pas de la même qualité. Mais celles qui sont fortes - la majorité - le sont en titi, et les arrangements de grand orchestre enveloppent le tout d'une touche de grandiose suspendu dans le temps, à l'instar de Venise. On comprend que Benjamin Biolay ait soutenu la jeune femme à ses débuts en 2005. Tous deux pratiquent la même élégance, la même autodérision et la même volupté. Daphné le fait au féminin.

Chanson

Daphné

Bleu Venise

***1/2

V2/Universal