David Psutka, le Torontois se dissimulant derrière le pseudonyme Egyptrixx, fait une grande première impression avec Bible Eyes, non seulement son premier album solo, mais aussi le premier album lancé par la jeune étiquette londonienne Night Slugs (Girl Unit, L-Vis 1990, Jam City).

Entre bass music et pur house, le producteur trouve sa niche, qu'on ose qualifier d'unique dans le paysage électro actuel. Nostalgique dans ses influences et ses matériaux sonores - puisés dans les souvenirs du rave, du prog house, du house tribal des Britanniques des années'90 (Orbital, Leftfield, etc.) -, Egyptrixx développe un album aussi mélancolique que groovy, baigné dans de longues nappes de synthétiseurs qui ondulent sur les profondes lignes de basses.

La progression linéaire de l'album se heurte à d'intéressantes bifurcations musicales: les deux étranges «ballades», Chrysalis Records et Fuji Club, qui mettent en valeur les voix des deux chanteurs du groupe torontois Trust, et ces insaisissables mélodies qui pimentent certaines compositions - le sifflement numérique de Rooks Theme, la simili-sirène qui retentit sur la chanson-titre... Psutka offre une house aux structures classiques, mais aux couleurs fascinantes qui, mélangées ensemble, ne ressemble à aucune autre dans le paysage actuel.

ÉLECTRO

EGYPTRIXX

Bible Eyes

***1/2

Night Slugs