La dernière chose à laquelle on songe écoutant le folk douillet d'Emilie Clepper, c'est qu'il est l'oeuvre d'une fille de la banlieue de Québec.

Pas parce que c'est en anglais, mais parce les racines de cet album sont ancrées profondément dans le terroir... états-unien. Il y a d'abord ce ton nasillard, venu du Sud américain. Le glissement discret de la pedal steel. L'attachement au country qu'on devine partout derrière ce folk rarement traversé par une envie de rock.

Emilie Clepper, née au Québec d'un père texan, a visiblement des atomes crochus avec son paternel et en a bien digéré les goûts musicaux. Son chant n'a rien d'emprunté. Il possède un souffle d'une grande authenticité et sait faire palpiter ses chansons introspectives. What You See, qui a été réalisé par Joe Grass (Lhasa, notamment), se démarque d'ailleurs davantage par son honnêteté que par sa facture esthétique. La plupart des morceaux bénéficient d'arrangements soignés (violon, piano, pedal steel, etc.), couchés sur la guitare acoustique de manière à ne jamais l'étouffer, mais ne débordent pas du cadre attendu. Sauf peut-être dans le cas de la pièce titre qui, propulsée par la batterie haletante de Robbie Kuster, a presque des accents pop. Un bon départ.

FOLK

Emilie Clepper

What You See

***

La Tribu/Sélect