Attendu aujourd'hui, The King of Limbs, huitième album de Radiohead, s'est pointé hier matin.

Le plus court des albums du groupe (8 chansons, 37 minutes) prend ses distances d'In Rainbows; les structures rythmiques et les arrangements électroniques et acoustiques volent la vedette au songwriting - on est ici dans l'esprit d'un Amnesiac. Radiohead a épongé les multiples influences de la scène électronique britannique: les rythmes saccadés et linéaires de Bloom et Morning Mr Magpie en ouverture évoquent le travail des Four Tet et autres Joy Orbison. L'excellente Little By Little révèle des traces de samba, et Feral, la plus abstraite des compositions, hausse encore plus le tempo, avec délicatesse.

Sur ces premières chansons, le jeu inventif du bassiste Colin Greenwood se démarque, le son de son instrument fixant tous les éléments des compositions - en particulier la voix perchée de Yorke. La plus « classique » Lotus Flower marque alors un changement dans la direction de l'album, qui prend une tournure atmosphérique avec les superbes Codex (harmonies de piano et de synthés), Give Up the Ghost (guitares et harmonies vocales en canon) et la magnifique Separator. Au final, The King of Limbs ne semble pas être le fruit d'un ensemble en quête d'innovation, mais plutôt le travail d'un groupe attentif et curieux, capable de comprendre la complexité de la grammaire pop, rock, électronique et de la faire sienne.

***1/2

ROCK

RADIOHEAD

The King of Limbs

www.thekingoflimbs.com