Issus de différentes formations montréalaises et torontoises (SS Cardiacs, Torngat, Iks, Bell Orchestre), les membres de ce quartette ont su aménager un environnement sonore dont les références ne sautent pas aux oreilles.

Les Luyas me semblent éviter ces pièges et créent des chansons qui viennent aussi du coeur et des tripes. Ils prennent les risques nécessaires à l'érection de leur identité, sans pour autant tomber dans le panneau conceptuel, c'est-à-dire ce formalisme stérile chez tant d'artistes aux prétentions avant-gardistes. Le déploiement de mesures composées, les cycles rythmiques post-minimalistes, les harmonisations modernes, les acquis sommaires de musiques contemporaines dites sérieuses et autres textures post-industrielles concourent à cette singularité.

On y remarque aussi une tension intéressante entre la voix ténue de Jessie Stein et les percussions maîtrisées de Stefan Schneider, le tout enveloppé des claviers de Mathieu Charbonneau, du cor et des superpositions électroniques de Pietro Amato auxquels peuvent s'ajouter les violons d'Owen Pallett et Sarah Neufeld, les anches de Colin Stetson et plus encore. En somme, la dose expérimentale est juste assez forte pour conférer à ces chansons, somme toute viscérales, un son qui distingue The Luyas de toutes les formations indie de même cousinage. (En vente mardi.)

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INDIE

The Luyas

Too Beautiful To Work

Idée Fixe