Le Vancouvérois Dan Bejar est l'homme-orchestre derrière Destroyer.

Il a collaboré avec The New Pornographers et il a formé le groupe Swan Lake, avec des membres de Wolf Parade et Frog Eyes. Kaputt est le neuvième album de Destroyer, et il témoigne d'une grande maîtrise musicale. Il y a beaucoup d'espace dans les airs des chansons, avec des cuivres aux arrangements romantiques et rêvasseurs électro-eighties, une sorte de mélange des univers de Sade, David Bowie et New Order. Le saxophone vient créer des effluves jazzy-pop qui semblent provenir de la bande sonore d'une télésérie des années 1980.

La pièce-titre de l'album est une drogue, dès la première écoute, alors que le plaisir d'autres chansons comme Song for America et Savage Night at the Opera croît avec l'usage. Bejar construit des chansons de façon brillante. Il y a de la complexité dans ses compositions, mais c'est accrocheur au final et même pop par moments.

Avec sa voix haut perchée quelque peu nonchalante, Bejar parle avec détachement de la société et du monde de la musique. «Wasting your days chasing some girls, alright/Chasing cocaine through the backrooms of the world all night», chante-t-il au début de la pièce Kaputt, alors qu'une autre plage s'intitule Suicide Demo for Kara Walker. Depuis la sortie de Kaputt, mardi dernier, Destroyer a eu droit à des notes parfaites. Sans aller jusque-là, disons que c'est la première grande sortie musicale anglo-saxonne de l'année.

Destroyer

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Kaputt

Merge Records