Le Floridien Sam Beam a lancé sa carrière en 2002 avec un brillant album de folk intimiste fait à la mitaine, repéré par Sub Pop, qui a édité ses deux albums subséquents (ainsi qu'une poignée d'EP), les attachants Our Endless Numbered Days et The Shepherd's Dog.

À chaque album, la voix angélique de cet auteur-compositeur raffiné s'accompagnait d'une production de plus en plus ambitieuse, de moins en moins folk, jusqu'à cet étonnant Kiss Each Other Clean, le premier pour la major Warner. Des synthés et du funk dans le corpus d'Iron & Wine? Eh oui... un peu à notre désarroi, soyons honnête. Ce nouvel album transpire d'une nostalgie du son MOR des années 70 - des traces de Roxy Music, Jeff Beck, Chicago, Blood Sweat & Tears, Dennis Wilson et consorts colorent les (toujours aussi) belles compositions du barbu. Les barbouillent aussi, rendant l'ensemble franchement inégal.

Ça commence et finit plutôt bien avec les contemplatives Walking Far from Home et Your Fake Name is Good Enough for Me, mais entre les deux, un jeu d'essais et d'erreurs (Rabbit Will Run, Monkeys Uptown) et de curiosités, comme la funky Big Burned Hand, avec un membre du Antibalas Afrobeat Orchestra au saxophone. Les fans seront prévenus.

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POP

IRON & WINE

Kiss Each Other Clean

4AD/WEA