Hormis pour le reggae, curieusement absent, c'est tout Lavilliers condensé sur les onze chansons de Causes perdues et musiques tropicales, son vingtième album en carrière.

Lavilliers, son flegme, sa voix mûre et posée, ses rimes militantes (la chanson Identité nationale frappe là où ça fait mal dans le camembert) et son univers de globe-trotter musical. Ça commence avec la reprise d'une ballade de - et en duo avec - la légende angolaise Bonga (Angola), sans doute la plus belle chanson de tout l'album.

Le baroudeur de 64 ans revisite ensuite ses lieux communs : salsa, rumba, pop brésilienne des années 60 et 70, musiques du Cap Vert ou de Cuba - via New York, grâce à la présence du Spanish Harlem Orchestra, qui colore l'ambiance avec ses cuivres rudes, ses arrangements goûteux et son swing torride. Un bon album de Bernard Lavilliers, qui nous avait plutôt déçus ces dernières années: on lui lève notre verre... et notre poing.

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CHANSON  BERNARD LAVILLIERS  Causes...  Barclay/Universal