Mais qu'ont-ils tous à vouloir tout remixer, remâcher, réemballer?

Cette fâcheuse habitude - qui consiste à remodeler des classiques du rock à partir des versions originales - part peut-être de bonnes intentions.

Mais c'est à se demander si elle est vraiment nécessaire. Prenez ce Viva Elvis, inspiré du spectacle du Cirque du Soleil. Pas franchement mauvais, voire étonnant par moments. Le «réarrangeur» Éric Létourneau a fait du bon boulot avec les chansons plus rock du King. Malgré un petit côté «Jive Bunny», ses relectures techno-rock-tribales de Blue Suede Shoes, Heartbreak Hotel et King Creole sont loin d'être mièvres.

Hélas, c'est beaucoup moins convaincant avec les ballades. Surorchestrée (chorale gospel, grosse section rythmique) Can't Help Falling in Love a complètement perdu sa touche intimiste, alors que les deux versions de Love me Tender - dont une avec Marie Mai - s'engluent dans le sirop pour la toux. On repose donc la question: ce révisionnisme historique était-il vraiment nécessaire? Les versions d'origine ne suffisaient-elles pas? Elvis tout court ne suffisait-il pas? Après nous avoir offert le désespérant Love, un résumé-zapping de l'oeuvre des Beatles, le Cirque du Soleil vient de manquer une autre bonne occasion de rendre un véritable hommage...

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ROCK Viva Elvis - The Album RCA/Sony