Aux côtés de la chanteuse Allison Krauss et du réalisateur T-Bone Burnett, Robert Plant avait emprunté une voie plus roots, avec le succès qu'on sait. Il était retourné aux fondements blues ayant animé les premiers balbutiements de Led Zep, il s'était penché sur le folk et le country d'Amérique.

Band of Joy, qui reprend le nom de son tout premier groupe dans les années 60, poursuit sur cette lancée. L'album a été créé à Nashville de concert avec le guitariste Buddy Miller, magnifique outsider qui fut de la tournée Raising Sand et qui a contribué à exploiter davantage ce filon loin d'être épuisé.

Les textures guitaristiques s'y avèrent superbes, les rythmes assez costauds y créent une tension remarquable avec les instruments acoustiques (accordéon, guitares, mandoline, lap steel, banjo), les voix y sont ferventes (la chanteuse Patty Griffin y est mise à contribution), groovy, parfaitement harmonisées.

Homme de goût à n'en point douter, le chanteur britannique procède ici à de vivifiantes relectures d'un répertoire américain sauf exception: Angel Dance (Los Lobos), Harms Swift Way (Townes Van Zandt)...

Même House of Cards (classique de Richard et Linda Thompson) y prend des allures country rock, on a peine à croire que la chanson est de conception anglaise. Inutile d'ajouter que cet album fera beaucoup de millage au cours des mois qui viennent.

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Country-folk-rock. Robert Plant. Band of Joy. Universal.