Matthew Dear nous transporte, avec Black City, en plein coeur de la vie nocturne d'une ville ténébreuse, par des chemins électro-rock vaporeux et minimalistes.

Le DJ et producteur d'origine texane, qui a fait plusieurs remix pour The XX, propose avec son quatrième album une variation sur le même thème. Mission accomplie pour la cohésion des chansons, qui nous transportent dans un spleen bédéesque, froid et désincarné. Little People (Black City) est une pièce planante mais entraînante de presque 10 minutes, qui fait penser à David Bowie et à Brian Eno. Slowdance, plus émotive, a des loops mixés avec ce qui semble être un souffle. Soil to Seed plaira aux fans de The Knife, alors que You Put A Smell on Me a une montée au suspense contagieux - dans la lignée de LCD Soundsystem -, et que la «ballade» électro-piano Gem clôt magnifiquement l'album.

C'est sans compter la superbe voix caverneuse de Matthew Dear, ses arrangements électro-funk-industriels et ses textes plutôt salaces. Décrit comme le plus sombre des albums du bidouilleur, Black City propose une musique d'ambiance introspective de grande qualité. C'est plus contemplatif qu'accrocheur, mais c'est créatif et évocateur à souhait.

ÉLECTRONIQUE

MATTHEW DEAR

Black City

***1/2

Ghostly International