Mike Patton est insaisissable, et c'est très bien ainsi.

À chaque nouveau projet, on se demande quel visage il révèlera. Dans son plus récent, Mondo Cane, il galvanise un orchestre de 40 musiciens pour se réapproprier la pop italienne des années 50 et 60. Les pièces viennent entre autres d'Ennio Morricone, Gino Paoli, Fred Bongusto et Luigi Tenco. Le résultat est à mi-chemin entre son projet Peeping Tom,  sa collaboration à l'excellent disque The Big Gundown de John Zorn et ses épisodes crooner avec Mr. Bungle (Pink Cigarette) et Faith No More (Easy). Mais Mondo Cane est encore plus accessible, ce qui n'est absolument pas un défaut. Les 11 extraits ont été enregistrés en concert. La relecture leur confère un peu de mordant (effets de guitare, subtils bidouillages), sans en travestir l'essence. Patton ne craint pas leur romantisme et leur côté un peu kitsch. Mais il n'y a heureusement pas de trace d'ironie indolente ici. Il s'y abandonne avec toute sa fougue, et assume le sentimentalisme et la grandiloquence des pièces, surtout celles qui viennent de musique de film. Original, accrocheur et inattendu, encore une fois.  

EXTRAIT:  Quello Che Conta

POP ITALIENNE

MONDO CANE

MIKE PATTON

IPECAC

***1/2