Hugues Aufray a fait découvrir Bob Dylan aux Français. Mieux encore, il a été l'un des premiers à reconnaître son originalité et il s'en est fait un fidèle ami qui lui signe une jolie dédicace dans le livret de New Yorker. Aufray se charge lui-même de nous le rappeler dans le monologue d'ouverture, sur fond de bruits new-yorkais.

L'octogénaire français reprend essentiellement des chansons de Dylan qu'il a déjà enregistrées dans les années 60 et 90 à la différence que, cette fois, il les fait en duo avec des pointures françaises (Johnny, Souchon, Cabrel, Carla Bruni...) et belge (Arno) ainsi que des musiciens américains pas piqués des vers (Larry Campbell, David Hidalgo).

Rien à redire sur les interprétations ni sur les musiques sinon que, si belles soient-elles, elles se contentent d'être fidèles aux chansons d'origine plutôt que de réinventer Dylan comme ont tenté de le faire Bryan Ferry et  Ben Sidran.

Un choix qu'Aufray défend en disant qu'il veut mettre en valeur ce que Dylan «s'applique à détruire: ses mélodies». Mais près de 50 ans plus tard, est-ce encore bien nécessaire, avec les pièges que cela suppose,  de «traduire» Dylan, même en France?

Poser la question, c'est y répondre.

Extrait: Tout comme une vraie femme

CHANSON

Hugues Aufray

New Yorker

Maison de disque: Mercury/Universal