The Besnard Lakes Are the Dark Horse, le deuxième album de la formation montréalaise, avait créé une impression très favorable.

Y avait-il lieu cette fois de craindre un anticlimax? Nenni. The Besnard Lakes ne déçoit aucunement en habitant cette épique Roaring Night. Au cours de cette chevauchée nocturne, la croûte terrestre d'une zone sismique est devenue comestible, un magma de distorsion l'a nappée d'une sauce exquise. Comme si les Beach Boys avaient fusionné avec Godspeed You Back Emperor! Comme si l'aigreur extrême du rock et l'extrême suavité de la pop avaient trouvé un terrain commun. Olga Goreas, Jace Lasek, Kevin Laing et Richard White exploitent brillamment cette dualité, cette fois sans cordes, mais avec une foule d'instruments anciens qu'ils propulsent dans l'avenir - Fender Rhodes, orgues Hammond, cors, mellotron, chambre d'écho, etc. Ces épais sédiments de textures servent une instrumentation très rock, des guitares acidulées à souhait, des rythmes costauds, des structures simples, des hymnes puissants exprimés par un chant choral parfaitement adapté aux voix solistes.

Très rarement, les voix superposées, masculine ou féminine, créent un tel impact sans dériver dans quelque maniérisme. En ce qui me concerne, les Besnard Lakes devraient irradier la planète rock avec un album de cette qualité.

Extrait: Albatros

ROCK

The Besnard Lakes

The Besnard Lakes Are the Roaring Night

****

Jagjaguwar