Même selon les standards de Eels, End Times est particulièrement maussade. C'est son divorce album. Il parle de la mort de son couple et parfois de la mort tout court, avec quelques phrases qui ressemblent à des extraits de journal intime.

Ce n'est pas le genre de disque qui happe dès la première écoute. Il faut un certain abandon pour pénétrer dans cette zone où la lumière n'existe plus, sauf comme un distant souvenir. Eels a enregistré la majorité des pièces sur un quatre-pistes chez lui. On retrouve quelques extraits bluesés avec des guitares sales, mais moins qu'à l'habitude.  La plupart des pièces sont très dépouillées, avec pour principal habillage une guitare acoustique ou une lapsteel.

On a parfois l'impression que Eels se traîne les pieds, ou qu'il chante carrément par terre en attendant le train. Ce n'est toutefois jamais pathétique. Peut être est-ce à cause de la fragilité désarmante de son timbre et de la simplicité des textes, parsemés de quelques pointes d'humour noir, et aussi un peu à cause de la fascinante histoire personnelle du chanteur (fils du théoricien des univers parallèles - voir documentaire Parallel Worlds...). End Times reste toutefois nettement en-deçà de son superbe Blinking Lights...

 

Extrait: Gone Man



ROCK

EELS

END TIMES

***1/2

VAGRANT RECORDS