À l'ombre de feu Mahmoud Darwich, poète lumineux et renommé militant palestinien (mort à Houston en août 2008), les frères Joubran ont mis leur art à son service, une démarche entreprise avec l'écrivain dès 1996. Oudistes célèbres en Palestine (véritables pop stars), les trois virtuoses mettent de l'avant cette fois la musique de la parole.

Bien sûr, qui n'est pas arabophone ne comprendra un traître mot de ce qui s'y dit à haute voix, mais... On n'a qu'à lire les traductions françaises (ou les sous-titres français du DVD) pour ainsi savourer l'éloquence de la voix (préenregistrée) du poète, en contempler la substance profonde, l'authentique modernité. Mahmoud Darwich fut de cette époque encore récente, où le destin d'un peuple opprimé était inextricablement liée à l'imaginaire poétique de ses écrivains, d'où cette comparaison parfaitement envisageable avec notre Gaston Miron - dont les déclamations furent aussi accompagnées par des musiciens (Pierre St-Jak et Bernard Buisson) à la fin de son existence. Bien sûr, il faut aimer la poésie scandée et cette musique arabo-palestinienne qui a le pouvoir de la magnifier.

MUSIQUES

DU MONDE

LE TRIO JOUBRAN

À L'OMBRE DES MOTS

***1/2

WORLD VILLAGE

EXTRAIT : Sur cette terre