Premier lauréat du prix Polaris pour son album He Poos Clouds (2006), redevenu Owen Pallett après s'être fait connaître sous le pseudonyme Final Fantasy, ce surdoué rend publique une somme impressionnante de travail: Heartland. À l'évidence, l'artiste torontois a progressé en tant que compositeur, mélodiste, compositeur, arrangeur, parolier, violoniste pianiste, multi-instrumentiste.

Il nous présente aujourd'hui ce que la pop culture génère de plus complexe. Un orchestre symphonique (tchèque), un ensemble de vents (St.Kitts) et un groupe à géométrie variable (qui comprend Jeremy Gara d'Arcade Fire) y sont mis à contribution, une palette d'applications informatiques colorent discrètement le tout. Cet album est brillant à n'en point douter, ma seule réserve concerne la densité des arrangements que son concepteur oppose souvent à des mélodies aux lignes simples et élégantes. Cette opposition entre charge rythmique et délicatesse mélodique est en soi intéressante, son usage répété peut toutefois devenir agaçant. On imagine qu'Owen Pallett y voit un trait fondamental de sa facture, concept visionnaire de chanson/musique de chambre s'il en est. Heartland n'en demeure pas moins vivifiant, si ce n'est que pour la singularité de l'écriture orchestrale.

À écouter: Lewis Takes Action

Six Degrees

Pop indé

Owen Pallett

Heartland

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Ft Justice