Pour ce Bonjour à la pochette rose bonbon, Rachid Taha a remplacé son fidèle collaborateur Steve Hillage par Mark Plati et Gaëtan Roussel.

La réalisation est forcément différente: le ton général ne manque pas d'éléments typiques de l'artiste, mais ce dernier s'approche d'humeurs moins cyniques, moins agressives, moins teigneuses. Non sans étonnement, on y note les évocations de la chose amoureuse, de liens intimes épanouis, ou même du bonheur de vivre ensemble.

Gaëtan Roussel donne la réplique à Rachid Taha sur la pièce-titre de l'album, sorte de célébration d'un multiculturalisme convivial qu'espèrent les hommes de bonne volonté. It's An Arabian Song implique un autre tandem, cette fois avec un Bruno Maman aux accents de Peter Gabriel, le tout couché sur un groove fort bien construit.

Plus positive est donc cette avancée chez Rachid Taha, leader incontesté de l'esthétique arabo-rock, esthétique à laquelle il intègre des particularités maghrébines (chaabi, raï, arabo-andalouses, etc.), flamencas, funk, électro, folk-pop et plus encore.

Après nous avoir administré sa médecine de guerre, Rachid Taha était mûr pour une mue significative. Voilà la transition heureuse vers un nouveau cycle de création... qui exige quelques écoutes d'apprivoisement.

À ÉCOUTER : MOKHTAR

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MUSIQUES DU MONDE. RACHID TAHA. BONJOUR. UNIVERSAL/DEP.