D'ermite quadragénaire à star de YouTube, le phénomène Susan Boyle est un conte de fées des temps modernes. Au royaume de SuBo, les vieilles filles à la voix d'or n'embrassent peut-être aucun prince, mais elles s'en fichent, puisque de bons parrains producteurs (Simon Cowell, en l'occurrence) les aident à vendre des millions d'albums.

On sent bien l'influence du «méchant» juge de Britan's Got Talent dans ce premier album où Madame Boyle se «paie la traite» en livrant ses airs préférés, d'Amazing Grace aux Rolling Stones (Wild Horses). La principale qualité de I Dreamed a Dream est sa subtilité. SuBo ne cède pas à la tentation de massacrer ses chansons fétiches à grands coups d'envolées criardes.

I Dreamed a Dream est conforme à la version qui a fait de SuBo une star. Sur des arrangements sobres, elle livre avec douceur et sans les dénaturer Cry Me a River, Proud et The End of the World. SuBo a ainsi évité le désastre, avec un album bien fait qui lui ressemble. Son rêve est devenu réalité. Après la célébrité instantanée, on lui souhaite désormais la sérénité.

SUSAN BOYLE

I Dreamed A Dream

Syco Music/Sony