Alors comme ça, Norah Jones effectue un gros virage artistique? C'est écrit noir sur blanc dans le communiqué de presse. La demoiselle voulait un son plus sale, différent.

Elle s'est entourée du producteur Jacquire King (Kings of Leon, Modest Mouse, Tom Waits) et d'une nouvelle bande de musiciens hors du cercle habituel. Bravo pour l'initiative.

Après 36 millions d'exemplaires vendus de ses trois premiers albums, il était temps que la belle change de formule (gagnante). Sauf qu'à nos oreilles, ça reste à peu près pareil, c'est-à-dire charmant... mais un peu plate.

D'accord, ça s'écoute bien. Voix douce comme de la crème à visage. Mélodies chatoyantes comme une nuisette en satin. Musiques folky et arrangements subtils comme une séance de broderie. Parfait comme tapisserie sonore. Pas dérangeant pour les oreilles, apaisant.

Le problème, c'est qu'à force de se faire bercer, on finit par bâiller à pleine bouche. Malgré tous ses beaux efforts pour «salir la machine», Norah Jones semble condamnée à faire du beau, du propre et du lisse. C'est où, le dortoir?

À écouter: Chasing Pirates

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* * 1/2

POP. NORAH JONES. THE FALL. EMI.