L'aventure commune de Michel Cusson, Luck Mervil et Térez Montcalm est à la fois étonnante et déroutante.

Le compositeur et guitariste a réuni deux interprètes intenses qui se ressemblent à bien des égards, comme s'il avait voulu ajouter un peu de nerf à ses musiques élégantes, souvent planantes, parfois mordantes.

La bonne nouvelle, c'est que les voix de Montcalm et Mervil se mettent vraiment au service de ces musiques dont ils ont écrit les mots et leur insufflent une émotion qui est la bienvenue, avec la retenue et la nuance requises.

Le résultat est évocateur, un peu cinématographique comme le disent ses créateurs, avec en prime trois courts intermèdes instrumentaux, gracieuseté de Cusson. On dirait une suite de tableaux entre lesquels le lien n'est pas toujours évident.

Les textes, éthérés sinon évanescents, contribuent à ce petit côté insaisissable. À la pièce, les chansons de Cafe Elektric sont séduisantes.

On salue la volonté d'originalité, mais on cherche encore les clés de cet univers particulier.

Faudra aller voir, mercredi et jeudi du côté de l'eXcentris, où l'interaction physique des artistes qui ont eu le temps de s'approprier ces chansons devrait leur donner un supplément de chair.