Même si c'est vrai, ce serait bête de devoir préciser que Slayer ne se réinvente pas avec World Painted Blood. Le pape ne jurera pas dans sa prochaine homélie, Céline Dion ne chantera pas l'herméneutique heideggérienne dans son prochain opus et non, Slayer ne pond pas ici de ballades électroacoustiques planantes.

Avec ce 10e album studio, le groupe crache encore son trash métal doux comme un 2X4 rempli de clous rouillés. La batterie (encore Dave Lombardo) gronde comme la Terre qui tremble, les deux guitares grinchent comme la fin du monde en accéléré et le « chant » de Tom Arraya reste toujours aussi obstinément rêche.

Le travail est solide, mais contrairement aux chansons du précédent disque, le très bon Christ Illusion, peu de ces nouveautés sont assez accrocheuses ou singulières pour se démarquer du reste de la discographie de Slayer. Reste qu'on apprécie tout de même.

Comme d'habitude, il y a deux niveaux de lecture. On peut s'abandonner dans l'exutoire que constitue ce mélange de prouesse et de furie musicale. Ou on peut s'amuser avec les titres comiquement méchants comme Public Display of Dismemberment. Ce qui nous laisse sur une question pour ces quadragénaires : pendant combien de décennies peut-on rester en cri*** ?