Jean-Philippe Fréchette, dit le Navet Confit, a fait ses devoirs de concision musicale. Ses chansons sont resserrées, les ornements de laboratoire sont pour la plupart mis au service d'un travail mieux circonscrit... et toujours confit.

On se réjouit de la maîtrise atteinte par l'homme-orchestre au troisième album studio. On applaudit l'alliage des influences - Beatles, Bowie, Velvet, grunge, punk, folk-pop-rock indé, électro, on en passe.

Le texte? Il laisse au récepteur beaucoup d'espace à l'interprétation. Trêve de politesse, les ponctions de l'inconscient dans ce Papier vampire frisent parfois la psalmodie. Ou donnent l'impression de la friser.

On a beau être ouvert sur le plan littéraire, il faut avoir l'imagination très fertile pour se promener sans s'égarer dans la forêt poétique du Navet. Par exemple, saisir cette ligne post-dadaïste: le bébé dans la boîte /ton joli manteau/le son est mauvais et les gens dans la salle ont une odeur de viande crue.

Enfin... ce flou artistique comporte aussi des avantages, si ce n'est que l'appréciation de métaphores prises isolément. On finira bien par comprendre... En attendant, on trippe sur les sons.

À écouter: Le goût de l'essence

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* * * 1/2

POP INDÉ. Navet Confit. LP3/Papier vampire. La Confiserie / GSI Musique