Un an après la sortie de Renaissance, qui mettait fin à près d'une décennie sans album solo, Q-Tip ressuscite un projet que la major Arista avait tabletté en 2002, estimant que son potentiel commercial était nul.

Cette stupide erreur de gestion est en voie d'être réparée... avec sept ans de retard. Kamaal the Abstract nous ramène donc au début de cette décennie, alors que l'avant-garde de la scène hip hop, la plus avancée musicalement d'alors, était peut-être plus encouragée qu'elle ne l'est aujourd'hui.

En attendant les nouveaux Roots et autres Outkast, plongeons dans la musique de Q-Tip, qui a su amalgamer le hip hop afro-américain à un jazz funk new-yorkais de haute tenue.

Les solos inspirés et les séquences allongées de groove ne sont certes pas exclus, ces pointes de virtuosité coiffent bellement les solides propositions musicales (électriques et électros) de notre MC, poète, chanteur, musicien, réalisateur.

On y remarque la présence d'invités on ne peut plus crédibles: les saxophonistes Kenny Garrett et Gary Thomas, le guitariste Kurt Rosenwinkel.

Pour tout amateur de musique instrumentale et de hip hop, voilà un incontournable.

À écouter: Abstractionisms

HIP-HOP/JAZZ

Q-Tip

Kamaal the Abstract

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Battery Records/Sony