Mon collègue Alexandre Vigneault faisait remarquer, il y a quelque temps, qu'un bon nombre des meilleurs disques québécois lancés cette année étaient l'oeuvre de femmes auteures-compositrices, d'Émilie Proulx à Marie-Pier Arthur.

La tendance se maintient avec le deuxième disque de Brigitte Saint-Aubin. On se souviendra que la chanteuse et comédienne avait proposé l'an dernier une série de spectacles «dans le salon» de gens qui accueillaient sa prestation chez eux.

Elle a ensuite travaillé fort pour concevoir cet album, effectivement bien écrit, bien composé (par elle en grande partie), bien arrangé et réalisé (par Francis Roberge).

On y trouve une délicieuse couleur folk qui sied parfaitement au timbre de la jeune femme. Mais ce timbre, elle gagnerait toutefois à le travailler encore pour qu'il retienne l'attention pendant les 11 morceaux: sa voix est souvent sur le même ton, joue des mêmes modulations, dans un registre un peu mince, avec une diction un peu molle...

C'est d'autant plus frappant que cette voix a pour écrin des arrangements très variés et inventifs sur ce disque. Et c'est grâce à ces orchestrations qu'on prend la mesure de son indéniable talent d'auteure-compositrice.

À écouter: Je plonge

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Folk contemporain. Brigitte Saint-Aubin. Les rêves à l'envers. L'Abe/Select.