Luc De Larochellière a beau s'être tenu coi depuis cinq ans, personne ne l'a oublié. Plus que Jean Leloup ou Daniel Bélanger, l'influence de De Larochellière s'entend encore aujourd'hui chez Vincent Vallières ou encore David Marin, pour ne nommer qu'eux.

N'en demeure pas moins que son huitième album, Un toi dans ma tête, soit une surprise, et une jolie, par surcroît.

Gommant l'engagement social de ses thèmes et de ses textes, le vétéran auteur-compositeur-interprète vide son tiroir à mauvaises expériences sentimentales pour nous offrir le plus personnel et touchant album de sa discographie.

Réalisé par son complice de longue date Marc Pérusse, arrangé (en partie) par le pianiste et multi-instrumentiste Anthony Rozankovic, Un toi dans ma tête met de l'avant la voix, plus riche qu'avant (c'est l'âge!), de De Larochellière, qui habite à fond ses textes, exemplaires.

Doigté dans l'émotion, dosage parfait dans les arrangements de cordes et de piano - François Lafontaine de Karkwa y est ingénieux, soufflant un peu de modernité dans ce disque de facture assez «classique» qui n'est pas sans rappeler, d'heureuse mémoire, le Écoute pas ça de Ferland.

Luc De Larochellière, au sommet de son art.

À écouter: Beauté perdue

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CHANSON. Luc De Larochellière. Un toi dans ma tête. Disques Victoire.