Branford Marsalis célèbre cette année une décennie de collaboration avec le même quartette, fait remarquable dans le contexte économique auquel font face les musiciens jazz, aussi doués et reconnus soient-ils.

Cette étonnante stabilité a permis au saxophoniste d'élaborer un langage d'ensemble parfaitement identifiable et d'autant plus appréciable.

Hormis un seul standard au programme (Rhythm-A-Ning, de Monk), chaque membre est d'ailleurs mis à contribution dans le processus créatif: le batteur Jeff «Tain» Watts compose l'ouverture et la fermeture de Metamorphosen, le contrebassiste Eric Revis y propose trois pièces (dont un solo de 3 minutes et 16 secondes), le pianiste Joey Calderazzo en suggère deux et l'aîné de la famille Marsalis n'en soumet qu'une seule.

Cet acte d'humilité honore Branford, on est touché par cet hommage authentique qu'il rend à ses fidèles collègues. Dans une cohésion exemplaire, cet excellent quartette couvre ainsi tout un pan du jazz moderne et du jazz contemporain, corpus parfaitement intégré à l'idée qu'on se fait désormais de la grande musique. Voilà qui, une fois de plus, infirme cette image de conformisme à laquelle on associe à tort le nom Marsalis. 

Pièce à écouter: The return oh the Jitney Man

JAZZ

Branford Marsalis Quartet

Metamorphosen

Marsalis Music

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