Mauvaise nouvelle, Robert Glasper a annulé son concert avec Mos Def au Festival de jazz. Bonne nouvelle, on peut se consoler avec The Ecstatic, quatrième disque solo de Mos Def et probablement son meilleur depuis Black on Both Sides.

Il commence avec un extrait de discours de Malcolm X en 1964. « A better world has to be built and the only way it's going to be built is with extreme methods », lance le révolutionnaire. Quelques secondes plus tard, l'échantillon d'une autre voix engagée, celle de la frissonnante turque Selda Bagcan, nous précipite dans Supermagic.

Sans toutefois être très politisées, les 15 autres pièces dégagent la même gravité. Mos Def s'élance notamment sur des beats de Oh No, Madlib, Mr Flash et du regretté J Dilla. Son ancien partenaire Talib Kweli et Slick Rick apparaissent aussi le temps de quelques rimes. On entend plusieurs clins d'oeil à l'Orient et même à Bollywood.

Cette ouverture se mélange à des pincées de soul, funk et jazz. L'éclectisme - une qualité - se digère lentement. Pas de ver auditif apparent, sauf peut être le premier simple au synthé bien gras et accrocheur, Life in Marvelous Times. Ce qui n'enlève rien à la grande qualité de l'oeuvre.

Mos Def

The Ecstatic

Downtown Records

Pop

Hip-Hop

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À écouter: Auditorium