Le monde a beau changer, certaines réalités semblent quand même immuables. Prenez Kasabian. Numéro un en Angleterre... et pratiquement inconnu en Amérique.

Comme tant d'autres groupes rock britanniques. Influencé au départ par The Stones Roses qui, au tournant des années 90, a cherché à rapprocher le rock des années 60 de la piste de danse, Kasabian garde ce goût pour les rythmes dansants et les réminiscences du psychédélisme. Deux traits auxquels il mêle ici ses envies orchestrales, son penchant pour la musique électronique et un goût pour les ambiances cinématographiques. West Ryder Pauper Lunatic Asylum est un disque éparpillé.

Folk, rock et urbain, d'abord, mais qui emprunte discrètement quelques idées à la musique orientale (Underdog, Take Aim) et où le piano s'autorise parfois des apartés qu'on ne s'étonnerait moins de croiser dans la musique contemporaine. Ambitieux? Parfaitement. Ce n'est pas étonnant: Kasabian n'a peur de rien. Son meneur, Tom Meighan, affiche depuis toujours cette confiance démesurée qu'il semble avoir héritée d'Oasis et chante toujours d'un ton crâneur. Voilà une galette rock déroutante, intrigante et inégale. Une tempête d'idées qui fait plaisir à entendre à l'ère du indie rock formaté.À écouter: Vlad the Impaler

ROCK

Kasabian

West Ryder Pauper Lunatic Asylum

RCA/Sony

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