Sur la planète jazz, André Leroux est notre homme. Je parle du virtuose, celui qu'on nomme en premier lorsqu'on identifie un instrumentiste montréalais de calibre mondial. Pour la supériorité du jeu. Pour la puissance. Pour la variété des textures. Pour le phrasé. Pour la facilité déconcertante dans les coefficients de difficulté les plus élevés.

Or, jusqu'à récemment, André Leroux avait évité d'assumer le rôle de leader, préférant se laisser entraîner par tous les contextes imaginables. Il dresse enfin sa propre table, celle d'un jazz moderne et habité, essentiellement axé vers le jeu et la transcendance d'un répertoire connu (avec une attention particulière à John Coltrane) ou des évocations personnelles d'un répertoire connu...

Ça démarre ainsi sur les chapeaux de roue avec cette Speed Machine, l'intensité sera maintenue jusqu'à la fin de l'album, et ce malgré les variations de tempos et d'atmosphères. Leroux excelle tour à tour au ténor (son principal instrument), au soprano, à la clarinette basse, à la flûte. Il peut compter sur des choix de première ronde : le contrebassiste Frédéric Alarie, le pianiste Normand Deveault, le batteur Christian Lajoie, auxquels se joint parfois le percussionniste Alain Labrosse.

Ainsi, notre homme a le véhicule nécessaire pour faire valoir ses qualités exceptionnelles.

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André Leroux

Corpus Callosum

Jazz

Effendi