Yves Duteil insiste: tout au long de sa longue carrière, il estime s'être constamment renouvelé. (fr)agiles, son premier disque en sept ans, ne ferait pas exception à la règle.

Si renouveau il y a, c'est dans les détails: le choix des timbres à agencer ou la patine des guitares. Seule exception notable, Si j'entrais dans ton coeur, qui lorgne clairement vers le Brésil, à la manière du Jardin d'hiver du regretté Henri Salvador.

Pour le reste, Duteil fait du Duteil. Des chansons tendres, pleines de bons sentiments, où pointent encore ces thèmes qui lui sont chers: la nostalgie de l'enfance (Madame Sévilla), les liens de filiation (Si j'étais ton chemin) et, toujours, cet humanisme intime, ou global. Sa plume, sans être toujours pénétrante, se montre encore habile dans ses portraits intime, mais se révèle creuse lorsqu'il aborde le sort du monde dans Terre humaine.

(fr)agiles recèle de jolies trouvailles poétiques, mais souffre du chant limité de son auteur (le refrain de Terre humaine est presque souffrant) et, surtout, de son uniformité. Duteil a beau essayer, il n'arrive pas à se détacher de ce ton bienveillant de gentil grand-père qu'il trimballe d'une chanson à l'autre.

À écouter: Si j'entrais dans ton coeur

CHANSON

Yves Duteil

(fr) agiles

Musicor/Sélect

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