Sous les projecteurs médiatiques pour ses talents d’actrice, Evelyne Brochu préparait son coming out musical en arrière-scène, sur les conseils avisés de son camarade de longue date Félix Dyotte.
Telle une Vanessa Paradis pour Étienne Roda-Gil ou une Jane Birkin pour Serge Gainsbourg, la chanteuse porte l’univers d’un scribe romantique et le transporte dans le sien : libidinal, nostalgique, soyeux.
Dans la boîte d’Objets perdus, 11 pièces du passé; quelques-unes à réparer, la plupart intactes, fidèles au filtre de la mémoire.
Entre « un disque de Moroder » (Le désordre de ta chambre, coécrite par Pierre Lapointe) et les souvenirs d’un voyage éphémère à Madrid, des musiciens experts – Guillaume Ethier, Maxime Castellon, Philippe Brault, Renaud Gratton – glissent des fragments rock, quelques breloques disco, des touches de piano intemporelles et des lames de clavier africain.
Cette diversité instrumentale transcende le simple hommage à la chanson féminine des années 60, 70 et 80. Même si certains morceaux manquent un peu de mordant, voici un disque raffiné, une rencontre heureuse entre une prose habile aux affinités « delermiennes » et une voix hyper sensible, sensuelle.
★★★½. Objets perdus. Evelyne Brochu. Grosse Boîte.