Le balado français La Poudre consacre son dernier épisode de la saison à une Montréalaise d'origine, la chanteuse et compositrice Mélissa Laveaux. Auteure de l'excellent Radyo Siwèl, son plus récent album, Laveaux, qui vit aujourd'hui à Paris, parle de sa vie de femme artiste, de ses influences et de son rapport à Haïti. Nous nous sommes entretenus avec l'animatrice et conceptrice de La Poudre, la journaliste Lauren Bastide.

Depuis les débuts de La Poudre, vous avez toujours interviewé des Françaises. Mélissa Laveaux est votre première invitée internationale. Pourquoi l'avoir choisie ?

À l'origine, j'ai eu un coup de foudre pour sa musique que j'ai beaucoup écoutée au printemps. Ensuite, Mélissa Laveaux a un discours politique très intéressant. À La Poudre, nous nous intéressons aux voix féminines fortes. Chaque parcours est unique et il y a autant de façons d'être femme qu'il y a de femmes. Et puis Mélissa Laveaux est féministe et nous nous intéressons aux multiples expressions du féminisme. Même les femmes qui ne se revendiquent pas féministes comme telles ont des discours très forts. Bref, Mélissa Laveaux avait un profil qui s'inscrivait très bien dans notre émission.

Vous allez souligner le deuxième anniversaire de La Poudre à l'automne. Quel bilan faites-vous de cette aventure ?

Je suis toujours estomaquée de voir à quel point nous sommes écoutées ; environ 400 000 écoutes par mois. Quand nous avons lancé La Poudre il y a deux ans, nous avons fait le pari que l'année 2018 serait l'année des podcasts et nous ne nous sommes pas trompées. Nous participerons au premier Paris podcast festival, en octobre prochain. On assiste à une véritable explosion, c'est très stimulant. En parallèle, notre maison de production Nouvelles Écoutes, qui produisait déjà huit podcasts, vient de lancer Quouïr, un podcast consacré au « coming out » dans la communauté LGBTQ dont nous sommes très fières.

Quels sont vos projets pour la prochaine année ?

Dès septembre, nous allons mettre en ligne trois épisodes de La Poudre doublés en anglais pour tenter de rejoindre un public anglo-saxon. Nous y retrouverons entre autres l'entrevue avec Leïla Slimani. Un peu plus tard dans l'année, je vais publier un livre dans lequel je reviens sur ce que les femmes m'ont appris du féminisme. Bien sûr, toutes les rencontres faites dans le cadre de La Poudre m'ont inspirée. Nous entamons à l'automne notre troisième saison de La Poudre et cette fois, nous aimerions nous tourner un peu plus vers l'extérieur : les États-Unis, l'Espagne... On aimerait bien venir au Québec aussi.