Le rappeur Meek Mill a bénéficié d'une liberté conditionnelle et est sorti de prison mardi après avoir été condamné à une peine de prison ferme, qui avait généré des protestations virulentes et nourri le débat sur le biais raciste de certaines lois américaines.

La Cour suprême de Pennsylvanie a ordonné la libération sous caution de l'artiste de 30 ans.

Ce dernier avait été condamné en novembre par la juge Genece E. Brinkley à quatre ans de prison ferme, rattrapé par une affaire remontant à son adolescence.

Il avait été immédiatement incarcéré, la juge Brinkley estimant que le rappeur n'avait pas respecté les conditions de son maintien en liberté, notamment en programmant des concerts.

Élevé par sa mère à Philadelphie après que son père ait été tué, Robert Williams de son vrai nom avait bénéficié d'une mise à l'épreuve à la suite de son arrestation en 2008 pour détention de stupéfiants et d'arme à feu.

Dans sa décision, la Cour suprême de Pennsylvanie a donné au tribunal 60 jours pour revoir sa décision. Elle a également remarqué que la juge Brinkley «pourrait choisir de se récuser de cette affaire», sans formellement lui retirer.

À sa sortie de prison, Meek Mill a remercié ses fans et le procureur de Philadelphie, qui n'avait pas requis de prison ferme lors de son procès.

«Je comprends que beaucoup de personnes de couleur à travers le pays n'ont pas ce luxe, et je compte utiliser ma plateforme pour braquer la lumière sur ces problèmes», a-t-il écrit sur Twitter.

«En attendant, je compte travailler avec mon équipe juridique pour renverser cette condamnation injustifiée», a ajouté celui dont le dernier album Wins and Losses a atteint la troisième marche des meilleures ventes l'année dernière aux États-Unis.

De nombreuses célébrités avaient pris fait et cause pour Meek Mill, en dénonçant le système judiciaire et carcéral américain.

Dans un édito publié dans le New York Times, le magnat du hip-hop Jay-Z avait ainsi estimé que «ce qui arrive à Meek Mill montre comment notre système judiciaire piège et harcèle des centaines de milliers de Noirs chaque année».

«Au lieu d'une deuxième chance, le délai d'épreuve se transforme en terrain miné, où un mauvais pas entraîne des conséquences plus lourdes que le délit», avait-il dénoncé.

Au moins 61 250 personnes sont détenues aux États-Unis pour des atteintes mineures aux conditions de leur liberté conditionnelle, selon une enquête récente de l'organisation américaine à but non lucratif The Marshall Project