Chaque semaine, un musicien parle des chansons qui ont bercé sa vie. Aujourd'hui: Tire le Coyote

 

Tire le Coyote est le porte-parole, avec Klô Pelgag, du 22e concours Les Francouvertes, qui se déroule au Lion d'or jusqu'au 7 mai. Le chanteur poursuit par ailleurs la tournée commencée lors de la sortie de son album Désherbage l'automne dernier, laquelle le fera repasser par Montréal le 17 mai au National.

Quelle chanson vous rappelle vos débuts sur scène ?

I See a Darkness de Bonnie « Prince » Billy

« Bonnie "Prince" Billy est un artiste folk qui vient du Kentucky. Il est éclectique et très prolifique, et sa musique sonne un peu comme les premiers Beck, avec ce côté folk-rock un peu croche. Au début de Tire le Coyote, c'est un des artistes qui m'ont le plus influencé dans sa manière de faire. C'est sa vision de l'art qui m'attirait : il fait peu d'entrevues, mais il est très respecté. Cat Power, PJ Harvey, même Jonnhy Cash ont repris des chansons de lui. »

Quelle est la chanson que vous auriez aimé écrire ?

Va-t'en pas de Richard Desjardins

« J'ai essayé de trouver quelque chose de plus original que Richard Desjardins, mais je n'ai pas réussi ! Les images de cette chanson sont hallucinantes. C'est le genre de texte que j'aime, et qui a probablement influencé ma manière d'écrire. On dirait que je découvre quelque chose de nouveau chaque fois que je la réécoute. J'adore la version qui est sur le DVD de Kanasuta, plus enrobée, avec des cuivres et de la guitare en plus du piano. »

Quelle est la chanson de votre répertoire que vous préférez interpréter sur scène ?

Confetti

« En ce moment, c'est cette chanson qui est sur mon premier album, Le fleuve en huile. On l'a beaucoup changée avec le temps, et elle dure maintenant 10 ou 11 minutes ! Ça va chercher toutes les dynamiques que j'aime dans un spectacle : le côté émouvant, mélodique et mélancolique, mais aussi, avec le super long solo de mon guitariste Shampoing à la fin, le fait de pouvoir déménager un peu. On m'en parle souvent à la fin de mes spectacles. »

Quelle est la chanson qui vous fait pleurer ?

Avec le temps de Léo Ferré

« Je suis très braillard, alors il y en a plusieurs ! En général, Ferré me chavire assez. Cette chanson vient me rejoindre dans mon dégoût du temps qui passe. Dans mes propres écrits, le temps est une fascination, et je trouve que cette chanson est parfaite. Il y a aussi Famous Blue Raincoat de Leonard Cohen. Chaque fois que je l'entends, je la trouve tellement belle. Pour son texte, bien sûr, mais aussi pour sa magnifique mélodie et ses arrangements. »

Quel est votre solo de guitare préféré ?

Cortez the Killer, de Neil Young

« Je préfère les solos qui n'ont pas mille notes, mais qui sont incarnés. J'aime le côté grunge et distortionné des solos de Neil Young. Je l'ai vu au Centre Bell en 2012, j'étais assis direct devant, c'était beau de le voir aussi pris dans sa musique, aussi intense, à 68 ans. J'aime en particulier ses longues chansons, comme Cortez the Killer, qu'il a faite avec son groupe Crazy Horse, et qui commence avec un solo de trois minutes ! »

Quelle chanson d'un artiste que vous suivez depuis ses débuts affectionnez-vous particulièrement ?

Where No One Else Will Find It/Two Pillow Sleeper de Daniel Romano

« Daniel Romano est un chanteur folk canadien qui a fait quelque chose comme sept disques au cours des sept dernières années - il vient même de sortir deux disques en même temps au mois de janvier ! Il est réalisateur aussi : il a travaillé sur les premiers City and Colour. Il n'est pas très connu ici ; la dernière fois qu'il est venu à Montréal, c'était à L'Escogriffe. Je l'ai suivi sur tous ses albums, même avant qu'il se lance en solo. »