L'excellente chanson Riptide, tirée de son premier album, a fait de l'Australien Vance Joy une star internationale. Nous avons parlé avec le grand gaillard de sa relation particulière avec le Québec, alors qu'il était en tournée de promotion pour son deuxième disque, Nation of Two, qui sort aujourd'hui, vendredi.

Vous avez présenté un spectacle à Osheaga en août, un spectacle au Corona en octobre, et vous revenez ici faire la promotion de votre nouveau disque. Allez-vous prendre un appartement à Montréal bientôt ?

Ah, mais j'aime bien rester dans cet hôtel... C'est vrai que c'est beaucoup, mais c'est une priorité pour moi de venir au Canada. À Montréal, nous avons toujours eu une très bonne réaction. Nous revenons parce que les gens semblent aimer notre musique. L'an dernier à Osheaga, c'était incroyable ; j'ai eu ma plus grosse foule de festival !

Pourquoi avoir inclus Montréal dans votre tournée de promotion ?

Nous sommes allés à Berlin, Toronto, Montréal, Québec, New York, Los Angeles. Ensuite, nous irons en Australie. L'idée était d'aller là où les gens aiment le plus ma musique. Ce sont les endroits où nous passerons le plus de temps. Nous aurions aimé aller partout, mais nous devions choisir.

Au Québec, depuis quelques années, vous avez chanté à Sherbrooke, à Rimouski, à Trois-Rivières... C'est une manière de se faire connaître des gens ?

J'ai un bon souvenir de Rimouski. C'était l'hiver, il faisait très froid. Ce qui est spécial dans une petite place comme ça, c'est qu'après [le concert], vous vous retrouvez dans un bar devant une table de billard... et là, il y a ce gars, qui n'était même pas venu au spectacle, qui vous dit : « Welcome to Rimouski ! » J'ai adoré ça. C'est agréable de rencontrer les gens.

Quatre ans se sont écoulés entre votre premier album, Dream Your Life Away, et votre deuxième, Nation of Two. C'est long, non ?

Je n'ai pas décidé de faire un long arrêt, c'est juste le temps que ça me prend. J'ai besoin de réfléchir pour écrire. On a failli sortir le disque à la fin de 2017, puis on l'a repoussé au début de 2018. Et c'était parfait, car ça m'a permis de faire quelques nouvelles chansons, qui ne seraient pas sur le disque sinon.

C'était important de prendre votre temps, d'y penser ?

Tout ce que je veux, c'est de faire de la musique de qualité. Si je n'étais pas fier de ce disque, si je ne le trouvais pas solide, je ne pourrais pas en faire la promotion. Je me demanderais ce que je fais là, ça n'aurait pas de sens.

Riptide a eu un tel retentissement... Aviez-vous peur de devenir un one hit wonder ?

Je ne veux pas faire juste deux ou trois chansons et disparaître ; je suis là pour de bon. Je n'ai jamais voulu tout mettre derrière une seule chanson... J'ai voulu donner de la lumière à chacune.

À l'ère des listes d'écoute et de Spotify, pourquoi faites-vous encore des disques ?

Si vous écoutez un album complet - ce que je ne fais plus vraiment moi-même, j'en suis conscient -, vous pouvez faire des découvertes. On met toutes nos chansons dans un album : les hits radio, les petites, les tranquilles... L'album donne à ces chansons une place où vivre, et si quelqu'un veut faire un peu d'extra, s'il a envie de faire des découvertes, il peut trouver une chanson pour lui. Je comprends que l'industrie de la musique ne marche plus en fonction des albums, mais je suis content que ma petite chanson de deux minutes, qui n'a pas de gros refrain, puisse exister sur mon disque, qu'elle ne reste pas dans ma guitare.

Quelle est la grande différence entre vos deux albums ?

Il y a une évolution dans les thèmes. J'ai exploré de nouveaux territoires dans l'écriture. J'ai parlé directement de souvenirs personnels, je ne pensais pas que je pouvais faire ça, et c'est excitant. Ma manière de jouer la guitare a changé : je joue différents rythmes, c'est plus fort dans le son.

Vous parlez de relations humaines, de relations de couple. C'est ce qui vous intéresse ?

Oui. Des amoureux, un fils et son père, des amis... Toutes ces petites histoires de tous les jours ont un pouvoir émotionnel.

Finalement, vous ne pouvez toujours pas expliquer la connexion entre vous et nous ?

Non. Quand j'ai joué ici pour la première fois des chansons de mon premier EP, dans un petit bar, les gens les connaissaient déjà. C'était tellement cool. C'est juste merveilleux de jouer pour des gens qui aiment ma musique. Donc je vais continuer de revenir !

Vance Joy sera au Centre Bell le 21 juin

INDIE FOLK

Nation of Two

Vance Joy

Warner

Sortie vendredi

Image fournie par Atlantic, Associated Press

Nation of Two, de Vance Joy