Le gérant d'Alanis Morissette a admis mercredi qu'il avait dérobé près de 5 millions de dollars à la chanteuse vedette et affirmé à tort que l'argent avait été utilisé pour faire pousser de la marijuana.

Jonathan Todd Schwartz a plaidé coupable de détournement de fonds d'après des documents déposés au tribunal fédéral de Los Angeles.

M. Schwartz a admis qu'entre mai 2010 et janvier 2014 il a retiré environ 4,8 millions de dollars du compte de la chanteuse sans qu'elle le sache et avait justifié les retraits comme des «dépenses personnelles» dans les comptes de la chanteuse.

Interrogé sur les fonds manquants, il a alors menti et affirmé que l'argent avait été utilisé par la chanteuse dans des investissements illégaux pour faire pousser du cannabis.

M. Schwartz a également admis qu'il avait détourné plus de 1,7 million de dollars appartenant à une autre célébrité non dévoilée et une personnalité sportive.

«M. Schwartz a été engagé pour protéger l'argent de ses clients en le gérant professionnellement mais au lieu de cela il s'est approprié des millions afin de s'enrichir personnellement», a commenté dans un communiqué Deirdre Fike, assistante directrice en charge du Bureau des enquêtes fédérales (FBI) à Los Angeles.

La chanteuse canadienne de 42 ans, qui a atteint une célébrité mondiale en 1995 avec son album à multiples tubes Jagged Little Pill, avait porté plainte contre M. Schwartz en mai, et affirme que son ex-gérant lui a coûté en tout 15 millions de dollars à travers des vols et autres malversations.

Alanis Morissette, qui vit à Los Angeles, a notamment expliqué avoir refusé une offre lucrative pour cinq performances à Las Vegas après que M. Schwartz l'eut convaincue qu'elle n'avait pas besoin de cet argent.

La musicienne, dont la fortune est estimée par plusieurs médias à 45 millions de dollars, ajoute l'avoir limogé en mars quand il s'est trouvé incapable d'expliquer l'état de ses finances.

D'après le cabinet de gestion GSO Business Management, qui employait M. Schwartz et a également porté plainte contre lui, il menait grand train avec des vacances à 50 000 dollars à Bora Bora en Polynésie, et traînait une dette de jeu de 75 000 dollars.

L'ex-gérant doit lors d'une audience le 1er février dire s'il plaide ou non coupable de deux chefs d'accusation criminels de fraude par voie électronique et fausse déclaration d'impôt.

Bien qu'il risque techniquement jusqu'à 23 ans de prison, l'accord négocié dans le cadre de la reconnaissance de sa culpabilité établit qu'une sentence de quatre à six ans sera considérée.