La guitare: objet de rêve, mais aussi objet convoité. Richard Séguin l'a appris à ses dépens, lui dont l'un des instruments est parti voguer sur le marché noir pendant quelque temps.

Qui a commis le crime? On ne le saura sûrement jamais. Mais peut-être s'agissait-il d'un connaisseur, car la guitare qui a été dérobée à Richard Séguin avait de quoi susciter la convoitise. En effet, cette 12-cordes électroacoustique est un petit bijou né dans l'atelier du luthier Michel Fournelle, flanqué de quelques innovations - notamment un chevalet (pièce surélevant les cordes) intégré au corps de l'instrument.

Ainsi, un beau jour, pendant un spectacle donné en Estrie au début des années 90, la guitare prend la poudre d'escampette. «Ça a dû se passer en coulisse», suppose Richard Séguin, qui finit par en faire le deuil.

Deux ans plus tard, le musicien offre un concert à des détenus dans une prison à proximité de Sherbrooke. Le spectacle achevé, un amateur de guitares s'approche pour admirer la panoplie d'instruments. «As-tu une 12-cordes?», interroge-t-il. «Oui, j'ai une 12-cordes, mais on me l'a volée il y a deux ans», répond Richard Séguin.

Un aumônier, qui assiste à la scène, fonce alors au micro, indigné par l'affaire, pour dénoncer le scandale. «Entendez-vous ça? Il joue dans les prisons et on lui a volé sa guitare!»

Un détenu s'approche du chanteur et lui promet: «Ta guitare, tu vas la ravoir bientôt.»

De mains en mains

«Deux semaines plus tard, j'ai reçu un appel du pénitencier. On avait récupéré ma guitare et retracé tout son parcours», relate Richard Séguin, à qui a été restituée la 12-cordes volée. Celle-ci avait sillonné l'Estrie, ballottée dans un réseau de prêteurs sur gage, avant de finalement réapparaître sur le perron du musicien. Le perron? C'est justement dans cette chanson de l'album Aux portes du matin que l'on peut entendre le son riche et brillant de cette guitare insolite. Un son que nul ne pourra jamais dérober.

Sophie Pelletier: la guitare rachetée

Sophie Pelletier, finaliste de Star Académie 2012, a également eu la désagréable surprise de voir sa Fender Telecaster américaine 1987 volée par des cambrioleurs. «C'est la guitare que j'avais toujours voulu avoir», confie-t-elle. Ce qui a nécessité d'intenses recherches pour finalement la retrouver... au pawnshop du coin. Ironie de l'histoire? Elle a dû racheter son propre instrument pour 200 $!

Photo Anouk Lessard, fournie par l’artiste 

Sophie Pelletier et sa Telecaster ’87