Dans le cas de la chanteuse folk australienne Courtney Barnett, il n'est pas cliché d'affirmer qu'elle a su demeurer humble malgré le succès et une nomination au dernier gala des Grammy dans la catégorie du meilleur nouvel artiste. Entrevue avant son spectacle au Métropolis, dimanche soir.

La première personne qui nous a parlé de Courtney Barnett est Picard, directeur musical de la station de radio montréalaise CHOM. L'été suivant, en août 2014, l'auteure-compositrice-interprète australienne faisait déborder les environs de la scène des Arbres, à Osheaga. Elle devait se produire au Corona demain soir, mais, vu la demande trop forte, son spectacle a été déplacé au Métropolis.

Un vent favorable porte la brunette au look garçonne, nommée pour le Grammy du meilleur nouvel artiste cette année (remporté par Meghan Trainor).

Lors de notre entretien téléphonique, elle était à la maison, à Melbourne. En 2012, elle y a fondé son label Milk ! Records avec son amoureuse Jen Cloher. Une communauté de musiciens s'articule autour du couple. « Nous venons de faire une tournée à six groupes. Nous sommes comme une famille et nous travaillons tous ensemble. »

Pour Courtney Barnett, Jen Cloher - qui est musicienne elle aussi - s'avère une oreille précieuse et privilégiée. « Je lui fais grandement confiance et elle est très honnête. C'est ce qu'il faut avoir quand on écrit des chansons. Je fais pareil pour les siennes. »

LES MOTS

« J'ai commencé à jouer de la musique à 10 ans et à faire des spectacles à 18 ans. Je faisais des trucs en solo, mais j'étais aussi dans des groupes. Puis il y a eu mon premier EP », raconte Courtney Barnett.

L'auteure-compositrice-interprète a lancé deux mini-albums qu'elle a réunis sur un LP en 2014. A suivi, en 2015, une deuxième offrande intitulée Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit, qu'un grand nombre de critiques ont inclus dans leur palmarès de fin d'année.

Sa force : ses textes.

Son talent pour l'écriture va d'ailleurs au-delà de la musique. « J'ai écrit des poèmes et des nouvelles. J'adore lire depuis que je suis toute petite », souligne l'artiste avec sa voix nonchalante unique.

« Je ne sais pas... Un jour, je sortirai quelque chose. Mais j'ai jugé que rien n'était assez bon jusqu'à présent. »

Avec les différents personnages et scènes de la vie qui animent ses chansons, Courtney Barnett doit forcément être de nature curieuse. « Oui, opine-t-elle. J'aime observer et apprendre des choses. »

Écrire est naturel pour la parolière, mais tout doit se tenir. « Je retravaille beaucoup mes textes. La signification des mots est très importante pour moi. »

« Je ne suis pas une grande parleuse. Je suis timide. La musique est ma façon de communiquer. »

- Courtney Barnett

Courtney Barnett admire des « raconteurs d'histoires » comme Patti Smith et Paul Kelly.

SOLLICITÉE

La veille de notre entrevue a été dévoilée une reprise de New Speedway Boogie de Grateful Dead par Courtney Barnett. La chanson figure sur un album-hommage orchestré par les frères Dessner du groupe The National. « Un projet vraiment cool », dit-elle.

Une foule d'occasions s'offrent à Courtney Barnett. Elle a notamment partagé la scène avec Jeff Tweedy, de Wilco, et elle était la musicienne invitée de Saturday Night Live samedi dernier. « La musique permet de se réunir, d'avoir du plaisir, de sortir un peu de sa zone de confort et de s'adapter aux autres. »

Courtney Barnett était justement hors de sa zone de confort à la plus récente soirée des Grammy, mais elle a apprécié sa présence à la remise de prix. « Il le faut », dit-elle.

Pour écrire, elle a toutefois besoin de calme. « En ce moment, à la maison, j'ai tous ces papiers et ces livres autour de moi... »

Laissons-la là-dessus.

> Au Métropolis, dimanche soir