Quand elle a quitté Montréal il y a cinq ans, Brittany Kennell s'en donnait dix pour percer dans l'industrie musicale aux États-Unis, sans quoi elle reviendrait au Québec pour enseigner la musique. Choisie plus tôt ce mois-ci par le coach Blake Shelton aux auditions à l'aveugle de l'émission The Voice, la chanteuse originaire de Beaconsfield voit maintenant son rêve à portée de main.

Son aventure américaine a commencé à Boston, où Kennell a obtenu un diplôme au Berklee College of Music. Une fois ses études terminées, plutôt que de rentrer à la maison, elle a mis le cap sur Nashville - capitale américaine de la musique - afin de perfectionner ses aptitudes de « songwriter », explique-t-elle en entrevue à La Presse.

« Entre New York, Los Angeles et Nashville, c'est cette dernière destination qui m'effrayait le moins. Je sentais que je pouvais faire partie d'un tout, d'une communauté artistique », précise Brittany Kennell.

« Nashville est une ville accueillante ; les gens veulent apprendre à te connaître. Quand j'y suis arrivée, j'ai eu de la difficulté à m'adapter pendant quelques mois. Je me sentais très homesick. Mais ensuite, j'ai commencé à rencontrer les gens de l'industrie, à assister aux concerts et à me présenter [aux bonnes personnes]. Je me sentais chez moi », affirme Brittany Kennell.

À Nashville, l'horaire de la jeune Québécoise est réglé en fonction de la musique. « On retrouve dans cette ville de nombreux « songwriters » venus des quatre coins des États-Unis, du Canada et du monde entier. Du lundi au jeudi soir, c'est le temps de sortir, de voir des spectacles et de rencontrer les artistes », dit-elle.

L'AUDITION QUI CHANGE TOUT

Quand elle s'est inscrite aux auditions de The Voice, qui ont lieu à Los Angeles, Brittany Kennell avait un seul objectif : ajouter l'expérience d'une audition à son parcours professionnel.

« C'était à la base un défi personnel que je me lançais. Je voulais me mettre au défi de faire un processus d'audition du début à la fin », raconte-t-elle.

À The Voice, tout s'est enchaîné. On l'a d'abord fait attendre derrière de grosses portes rouges, puis elle s'est retrouvée sur scène, a chanté, a vu les visages de Blake Shelton et Pharrell Williams (deux coachs de l'émission de NBC) se tourner vers elle : « C'était l'extase », se souvient-elle.

Qu'elle termine ce concours télévisé victorieuse ou non, Kennell espère que son passage à l'émission lui ouvrira certaines portes à Montréal. Après tout, elle est la première Canadienne à être retenue dans l'équipe d'un coach de The Voice aux États-Unis.

« J'aimerais que ça me reconnecte avec Montréal et le Québec, où je n'ai pas eu le temps de bâtir des liens avec la communauté musicale. C'est l'un des sacrifices que j'ai dû faire en déménageant », affirme-t-elle.

Son souhait semble sur la voie d'être exaucé : la chanteuse de 27 ans renouera avec sa ville natale samedi soir, alors qu'elle chantera les hymnes nationaux au Centre Bell avant le match des Canadiens contre les Rangers de New York. Elle donnera également un spectacle au Belmont le 31 mars, au cours duquel elle interprétera des chansons originales.