Pour clore l'année musicale 2015, La Presse a demandé à cinq directeurs artistiques ou programmateurs de festivals de donner leurs coups de coeur de l'année. Aujourd'hui : Louis Bellavance du Festival d'été de Québec.

Depuis l'automne 2011, Louis Bellavance est progressivement devenu le programmateur central du Festival d'été de Québec, l'événement musical extérieur le plus important au Canada. Comme ce happening énorme qu'il ne cesse de peaufiner avec passion et rigueur, notre homme ratisse large ! En témoigne son top 5 perso, à l'image de l'éclectisme qu'impose sa fonction.

1. Father John Misty, I Love You, Honeybear

«Je suis un fan fini de Father John Misty. Après son fantastique Fear Fun (2012), mes attentes étaient immenses. Il les a dépassées. I Love You, Honeybear est le genre d'album qui prend tout son sens en spectacle ; on peut y prendre la pleine mesure de la richesse de son écriture grâce à ses interprétations déconcertantes. On retourne ensuite à son album avec un verre de rouge et on sourit. C'est sans compromis, les textes souvent hilarants, parfois dignes de Dylan. Le tout sans faire ombrage à sa voix... Magique.»

2. Wilco, Star Wars

«Wilco aurait sortir n'importe quoi et ça se serait retrouvé dans mon top 5. Mais le magnifiquement nommé Star Wars n'est vraiment pas n'importe quoi ! Ça demande de l'écoute, idéalement en spectacle où le groupe joue en ouverture la matière intégrale de cet album. L'écoute n'est plus la même par la suite. Je préfère personnellement les mélodies au «bruitage» et à la complexité, mais Wilco offre toujours un savant mélange des deux. Et les mélodies émergent de belle façon sur cet album.»

3. Jean Leloup, À Paradis City

«Du grand Leloup. L'album francophone de l'année, sans aucun doute. Avec la pièce titre, il signe un de ses hits les plus vibrants, capable de se tenir bien droit devant Isabelle, 1990 et Le monde est à pleurer. L'album se tient comme un tout ; on n'y sent jamais le besoin de zapper des chansons moins abouties. Les ambiances changent, souvent groovy ou plus introverties comme la superbe Zone zéro. On se laisse raconter des histoires imagées, belles, envoûtantes, toujours bien appuyées par sa guitare omniprésente. Bravo Jean !»

4. Florence + the Machine, How Big, How Blue, How Beautiful

«Un grand pas en avant pour Florence Welch. Au départ, je reprochais à cet album de ne pas contenir de hits... Ship To Wreck en est clairement un très solide ! Il m'aura fallu assister à une performance de cette artiste charismatique à Coachella et une autre époustouflante à Osheaga pour apprécier toute la richesse de cet album. Florence Welch est actuellement l'une des artistes les plus électrisantes à voir sur scène, et cet album lui a procuré le matériel pour passer au niveau supérieur.»

5. Adele, 25

«Un choix facile, je sais : Adele plaît à tous. Elle est l'artiste la plus importante au monde et possiblement pour longtemps encore, tellement sa musique est intemporelle. Un album de génie ? Non. Mais un album solide, qui n'a pas fini d'envoûter la planète. En matière de ventes, sa performance est incomparable... à moins de retourner aux Beatles et à Elvis ! Adele bat des records dans une industrie qui ne vend plus. Pour y arriver, ça prend une machine formidable au service d'un talent d'exception, capable de toucher droit au coeur. C'est le cas ici.»