Songza disparaîtra d'ici le 31 janvier et sera intégré à Google Play Music avec un nouveau service gratuit financé par la publicité.

L'annonce a été faite en grande pompe dans les bureaux montréalais de Google, mercredi midi, en téléconférence depuis Toronto.

Certains journalistes s'attendaient plutôt au lancement canadien du service premium Red de YouTube (qui appartient à Google), mais YouTube Red demeure seulement disponible aux États-Unis.

La version gratuite de Google Play Music ajoutera à ses stations de radios programmées par algorithmes les listes d'écoute de Songza conçues et bâties par des curateurs musicaux. Il y aura aussi un portail de podcasts que les podcasteurs pourront alimenter et qui seront suggérés aux utilisateurs selon leur profil.

Pour l'instant, Google affirme que la publicité «en phase expérimentale» ne sera que visuelle (vidéos et bannières) et non auditive. Les utilisateurs du service gratuit de Google Play Music pourront interrompre («sauter») un maximum de six chansons indésirables. Bien entendu, cette option sera illimitée pour les abonnés au service payant d'écoute en ligne sur demande sans publicité au tarif de 9,99$.

Rappelons que Google a acquis Songza au début de 2014, et soulignons que Google Play Music n'avait pas de forfait gratuit au Canada avant l'annonce faite mercredi.

Songza offre un service web et mobile gratuit de recommandations musicales. Les utilisateurs peuvent choisir des listes d'écoute selon leur activité (sport, travail), l'ambiance recherchée, le genre ou les décennies musicales de leur choix.

Songza mise sur des pigistes-curateurs partout dans le monde qui ont le mandat de créer des listes d'écoutes locales. Les amateurs de musique francophone du Québec ont accès à des listes intitulées Voices of Quebec, Canada Rocks in French, Festival d'été de Québec 2015, Musique rock alternative et Canada Rocks in French. Certaines souffrent toutefois d'un manque de renouvellement. Autre défaut des listes d'écoute de Songza: leur courte durée.

Songza a été fondé en 2007 par quatre entrepreneurs qui travaillent tous pour Google aujourd'hui. «Ce que notre équipe a appris de plus important est que l'écoute de la musique est  intrinsèquement lié à son contexte d'écoute, a affirmé lors de la téléconférence Peter Asbill, responsable du contenu chez Google Play Music et cofondateur de Songza. La musique est un outil que les gens utilisent pour améliorer leur humeur et rendre chaque moment meilleur.»

Le mantra de Google Play Music: fournir la bonne musique au bon moment.

Google Play Music se targue d'anticiper l'humeur des gens avec un service de concierge. Son équipe a fait la démonstration du service sur un téléphone intelligent. L'application indiquait: «C'est mercredi matin», en suggérant notamment une liste de musique qui fournit de l'énergie.

«Notre but est combiner le meilleur de notre curating musical humain et le meilleur de nos stations de radio programmées par algorithmes», a indiqué Daniel Cohen, chef de produit chez Google Play Music. 

Des stations articulées autour de genre ou d'artistes, dont Justin Bieber, par exemple.

Rude compétition

Avec la fermeture de Rdio, l'arrivée de Tidal, la popularité d'Apple Music et la domination de Spotify, la compétition s'accentue entre les différents services d'écoute en ligne. Chaque joueur tente de tirer son épingle du jeu avec des exclusivités et des atouts distinctifs.

Avec la popularité de Songza, voilà un très bon coup pour Google Play Music. Surtout par rapoort à Spotify qui offre aussi un service gratuit. Mercredi, les représentants de Google n'ont pas voulu dévoiler à La Presse le nombre d'utilisateurs des deux services avant l'intégration du premier au deuxième.

En février 2014, une représentante de Songza nous indiquait que le service comptait 2,7 millions d'utilisateurs uniques chaque mois au Canada, dont 20 % au Québec. 

Disponible dans 60 pays, Google Play Music compte sur un répertoire de 35 millions de chansons. Il offre également un espace de stockage gratuit pour 50 000 titres.