L'auteur-compositeur-interprète Normand L'Amour, dont le véritable patronyme était Cournoyer, a rendu l'âme à l'âge de 85 ans.

Selon son ami et gérant de longue date, Serge Péloquin, l'octogénaire a succombé à un infarctus.

M. Péloquin a été pris au dépourvu par ce décès car, jusqu'à tout récemment, son poulain semblait fidèle à lui-même, c'est-à-dire qu'il était à la fois énergique et enjoué.

Après avoir été informé de la mort de Normand L'Amour, Serge Péloquin s'est rappelé de son début de carrière tardif à la fin de la soixantaine.

Il s'est souvenu que pour Normand L'Amour, l'élément déclencheur avait été un crime dont il avait été victime.

«Il avait un dépanneur. Il y avait eu un hold-up... C'est là qu'il avait dit: "Je ne vais pas mourir derrière un comptoir". Il avait vendu son commerce et il avait décidé de partir sur la route pour propager son message. C'est là qu'il a eu le déclic», a raconté M. Péloquin.

Malgré toute sa bonne volonté, Normand L'Amour a essuyé de nombreux refus.

«Il a toujours voulu être reconnu comme artiste. Je me souviens très bien qu'il s'était rendu dans plusieurs maisons de production et que tout le monde le mettait dehors. Personne ne s'intéressait à lui», a relaté Serge Péloquin.

Puis, au fil des entrevues radiophoniques et des prestations télévisuelles, Normand L'Amour était parvenu progressivement à se tailler une petite place dans le coeur des Québécois.

«Il avait plusieurs classiques comme La poignée de porte et Toute noire. Il avait des chansons qui racontaient le quotidien et c'est ça qui était particulier. En plus, il était très imprévisible. On est habitué à écouter de la musique "aseptisée". Normand, avec son clavier et son micro, il allait dans tous les sens... D'ailleurs, c'est ce qui faisait sa force. On ne pouvait jamais deviner vers où il se dirigeait. Il était différent, marginal», a soutenu M. Péloquin.

Au total, le défunt a enregistré plus de 200 albums et ce, même s'il tenait mordicus à travailler en vase clos.

«Il faisait tout par lui-même. Il n'avait besoin de personne», a souligné Serge Péloquin.