«Nous n'étions même pas nés quand ils ont enregistré leurs plus grands succès.» Du haut de ses 22 ans, Jonathan Decelles-Gagnon n'en revient toujours pas. Mercredi soir sur les plaines d'Abraham, à Québec, il a chanté avec nul autre que les Rolling Stones, accompagné de ses collègues du Choeur des jeunes de Laval. «On ne vivra plus jamais quelque chose comme ça.»

Quelques heures se sont écoulées depuis leur retour dans la région de Montréal. Les 27 jeunes chanteurs qui ont participé au concert et leur directeur musical, Philippe Ostiguy, sont toujours sur leur nuage. Ce n'est pas tous les jours qu'on se retrouve à quelques mètres de Mick Jagger, une légende du rock, pour chanter You Can't Always Get What You Want.

«Nous étions en arrière-scène et nous nous sommes installés après leur dernière chanson, juste à temps pour le rappel. On se sentait vraiment privilégiés de les voir de si près», raconte Arielle Lavoie, qui a aussi 22 ans et qui étudie en enseignement à l'Université de Montréal.

Si elle n'est pas la plus grande fan du groupe, elle connaît à tout le moins leurs plus grands succès. «Mon père écoutait ça tout le temps pendant mon enfance. Leur musique fait partie de moi», dit-elle.

Passionnés de chant

Le Choeur des jeunes de Laval est formé de choristes, hommes et femmes, pour la plupart âgés dans la vingtaine. Ils sont tous déjà passés par Les Petits Chanteurs de Laval (pour garçons) et Les Voix boréales (pour filles).

Aujourd'hui à l'université, ils sont toujours passionnés et ont choisi de poursuivre le chant choral - dans un choeur mixte - sur une base volontaire.

«Nous avions déjà participé à un concert des Rolling Stones lors de leur passage à Montréal, au Centre Bell, il y a deux ans. C'était un environnement fermé, donc le son était plus imposant. Cette fois-ci, à l'extérieur, l'expérience fut tout autre. Quand les projecteurs illuminent la foule, c'est vraiment impressionnant», raconte le directeur artistique, Philippe Ostiguy.

«C'était vraiment une marée humaine, confirme le jeune Jonathan, qui étudie la trompette au Conservatoire de musique de Montréal. Pendant la chanson, on voyait Mick Jagger, il établissait un contact avec nous. C'était vraiment spécial», raconte-t-il, encore fébrile.

Après la chanson, qui ouvrait le premier rappel du groupe sur les Plaines, les jeunes choristes ont rapidement quitté la scène. Ce genre de spectacle étant rodé au quart de tour, et ils n'ont pas rencontré les Rolling Stones en privé.

«Nous comprenons pourquoi. Ces gens-là sont très sollicités. Ils ont une équipe pour protéger leur intimité. Nous sommes toutefois reconnaissants qu'ils nous aient invités à chanter avec eux pour la deuxième fois. Mick Jagger parle très bien français, et on le sentait bien présent avec nous sur scène», explique M. Ostiguy.