Ce soir, Marie-Mai donnera le dernier d'une série de trois spectacles-vitrines au House of Blues de Los Angeles devant les gens de l'industrie musicale américaine. En entrevue téléphonique avec La Presse hier, la chanteuse québécoise a affirmé qu'elle profitait de chaque instant tout en gardant les pieds sur terre.

Plus tôt cette année, Marie-Mai a croisé le producteur Steve Herman, vice-président senior des tournées nord-américaines de Live Nation Los Angeles, alors qu'elle était en voyage aux États-Unis. Après avoir entendu quelques échantillons de ses chansons en anglais, Steve Herman - qui connaît depuis longtemps la gérante de Marie-Mai, Marianik Giffard - a invité Marie-Mai à se produire au House of Blues.

«Je me suis laissée embarquer dans ce beau projet sans trop me mettre de pression sur les épaules, dit Marie-Mai. On savait que c'était une vitrine pour les gens de l'industrie. Ce qu'on voulait [son conjoint Fred St-Gelais et elle], c'était montrer ce qu'on est capables de faire en tant qu'auteurs-compositeurs. Notre but premier, c'est d'écrire des chansons pour d'autres artistes.»

«Je n'ai pas la prétention de vouloir devenir la prochaine grande star internationale. Je ne refuserais pas des offres s'il y en a, mais notre priorité, pour le moment, c'est vraiment d'écrire des chansons.»

Un rêve de petite fille

Cette série de spectacles acoustiques - les deux premiers ont eu lieu les 23 et 24 juin - représente pour elle une occasion en or de rencontrer des gérants d'artistes, des maisons de disques et des producteurs de spectacles. Marie-Mai, qui se dit très à l'aise en anglais, apprécie ce défi qui lui permet de réaliser, en même temps, un rêve de petite fille.

«Chanter à Los Angeles, que ce soit dans une petite ou une grande salle, c'est quelque chose, dit-elle. Je vais m'en souvenir pour le reste de ma vie, c'est sûr. Nous avons composé plusieurs nouvelles chansons en anglais pour ce spectacle, mais j'en ai aussi fait deux ou trois en français et c'est drôle de voir la réaction des Américains. Ils trouvent ça très exotique.»

Parmi ces nouvelles chansons, il y a Almost, dont le vidéoclip, lancé récemment, a été tourné sur une plage par Fred St-Gelais à l'occasion d'un voyage de cinq mois à bord d'une caravane Airstream à travers les États-Unis, plus tôt cette année. C'est d'ailleurs pendant ce voyage qu'elle a croisé Steve Herman et reçu son invitation.

En plus de ses trois concerts au House of Blues, Marie-Mai participera à un spectacle organisé par la SOCAN pour la Fête du Canada à West Hollywood, avec d'autres artistes canadiens (dont le duo Milk & Bone).

Potentiel

Steve Herman est convaincu que Marie-Mai a du potentiel et que le fait de se faire connaître par l'industrie aux États-Unis ne peut que l'aider, quoi qu'il arrive.

«Quand on parle d'une artiste capable de remplir plusieurs fois le Centre Bell et qui est au sommet dans son marché, une entreprise comme la nôtre se doit de lui porter attention, dit-il. On ne sait pas encore quelles seront les prochaines étapes, mais les possibilités sont nombreuses. Le House of Blues est un endroit légendaire où les gens de l'industrie aiment aller, et l'idée était de la présenter. Il faut commencer quelque part.»

«Si vous voulez travailler à un endroit, vous devez y passer du temps et être persévérant. Tous ceux qui viennent ici voient leur carrière s'améliorer, d'une manière ou d'une autre», ajoute Steve Herman.

Il souligne que le géant Live Nation, propriétaire du House of Blues, possède un réseau de 70 clubs aux États-Unis, ce qui pourrait constituer une avenue intéressante. Mais la stratégie à adopter reste à définir.

«La première phase de notre stratégie consistait à l'exposer au plus de gens possible, dit Marianik Giffard, gérante de Marie-Mai et vice-présidente, opérations et développement, chez Productions J. C'est certain qu'à l'automne, on va revenir aux États-Unis et travailler ce marché parallèlement à celui du Québec.»