L'impact de l'émergence du hip-hop sur la scène musicale a éclipsé celui de l'invasion britannique menée par les Beatles en 1964, selon une analyse informatique de 17 000 chansons.

Cette étude inusitée a permis de découvrir trois révolutions sur les palmarès: l'émergence du rap et du hip-hop sur les palmarès grand public en 1991, le mouvement new wave de 1983 et l'arrivée des Beatles, des Rolling Stones, de The Who et d'autres rockeurs britanniques au début des années 1960.

Bien que les Beatles - appuyés par le talent de composition de John Lennon et Paul McCartney - conservent sans doute la place la plus élevée dans l'estime des critiques, les chercheurs ont jugé que le mouvement hip-hop avait eu un impact plus profond.

Selon eux, l'avènement du rap et des genres qui y sont liés représentent «l'événement le plus important à avoir formé la structure musicale des palmarès américains dans la période étudiée».

Comparativement, les groupes britanniques - grandement influencés par des vedettes américaines comme Chuck Berry et Little Richard - semblent avoir suivi les tendances existantes.

L'étude, rendue publique mercredi, a été menée par l'Université de Londres et l'Imperial College.

Les chercheurs ont analysé des extraits de 30 secondes d'environ 17 000 chansons tirées des palmarès pop américains entre 1960 et 2010.

Des logiciels informatiques ont été utilisés pour catégoriser chaque chanson selon ses propriétés musicales, les instrumentations utilisées, les séquences d'accords et d'autres éléments.

Le chercheur principal Matthias Mauch admet que certains seront peut-être en désaccord avec son approche scientifique d'un sujet très personnel, mais il croit que son étude est révolutionnaire.

«Pour la première fois, nous pouvons mesurer à grande échelle les propriétés musicales d'enregistrements», a-t-il déclaré.

«Nous allons en fait plus loin que ce que les experts musicaux nous disent ou ce que nous savons à leur sujet, en examinant directement les chansons, en mesurant leur composition et en comprenant comment elles ont changé.»